mercredi, juin 28, 2006

Une centaine de modules Max Msp avec Argo



Argo
propose gratuitement une centaine de modules de synthèse et de traitement sonore fonctionnant en temps réel sous Max/MSP. Les modules tournent sur les plateformes Macintosh (OS9 & OSX) et PC (WinXP)avec max Msp mais aussi dans sa version libre Max Msp Runtime. Le site est en français et en anglais tout comme la documentation des modules. A consommer sans modération.

lundi, juin 19, 2006

Le blog de Wild Orion



Un petit mot sur le blog de Wild Orion qui est, comme elle le souligne elle-même, "Compositrice. Monteuse son. Journaliste à ses heures..." Lisez son banc d'essai sur Kore dans KR qui est très bien fait.
Elle à mis en ligne Opium, un thème méditatif voire introspectif qui tout doucement s'insère dans votre cerveau. C'est en tout cas un ses projets perso en cours.
Curieuse, elle est à l'origine de la mise en ligne des extraits du Corticalart de Roger Lafosse par Pierre Henry dans la mesure où elle souhaitait avoir un aperçu sonore.
Son blog est fait de coup de coeur, de découvertes visuelles ou musicales, des avis sur des outils de la MAO tels ces ensembles de Reaktor 5 dont je vais m'empresser de télécharger. Il y a, notamment le wobulator V1, un ensemble qui permet de recréer ces fameux sons sci-fi des années 50, vous savez ces petites choses sonores très prisées par les studios de radio, dont la BBC - lors de la création de leurs fictions, pour signaler que le Martien est en train de débarquer sur terre. Pour ce faire une idée, jetez un coup d'oeil sur Alchemits of Sound (j'avais donné le lien suite à un post de Matrixsynth) qui évoque les techniques de studio des années 50. Elle a réalisé son premier ensemble tchernokill V1 qui permet d'obtenir des sons style compteur geiger.
Wild Orion évoque inselmuse qui donne des cours particuliers, en anglais, autour de Reaktor.
J'en profite donc pour mettre en avant le forum Reaktor Frankophone qui est animé par swoonboy et Lonomatopeur. Avec le forum, des sessions de formation à plusieurs se font en direct avec MSN. Un thème est choisi et l'animateur guide les autres pour construire un ensemble. C'est très sympa. En plus, très souvent, il y a des tutos dont voici un exemple ou celui-ci.
D'autres systèmes de synthèse sont évoqués aussi comme Hpk Composer, un éditeur graphique pour Csound ou PWGL qui est la suite de Patchwork

- dont j'avais mis un petit explicatif sur mon ancien site MSN - et Open Music
qui est devenu un logiciel libre. Ce sont deux softs qui ont été développés par l'Ircam et que j'adore particulièrement. Ce sont des outils d'aide à la composition, avec des librairies spécialisées avec lesquelles on pourra générer des midi file autour de séquences aléatoires, générer des séries harmoniques, des multiplications d'accords. Des softs très prisés par les compositeurs du courant musique spectrale.
Promis, je donnerai prochainement quelques exemples de ce que l'on peut faire avec.

lundi, juin 12, 2006

De courts extraits du Corticalart


Pierre Henry a toujours aimé innover. Ici, sur cette photo qui date des années 50, il contrôle la répartition du son issu de quatre sources sonores à l'aide d'un pupitre d'espace constitué des quatre bobines d'action à distance qui l'enserrent (Les Musiques Expérimentales d'Abraham A. Moles, Edition du Cercle d'Art Contemporain, 1960).
Et si on connaît son travail dans le cadre de la musique concrète ou électro-acoustique, ses expérimentations autour d'un instrument comme le Corticalart de Roger lafosse intriguent. Et ce d'autant plus que les disques qui sont sortis à l'époque dans la fameuse collection "Perspectives du 21e siècle" chez Philips sont introuvables.
Alors, c'est vrai que de pouvoir écouter ces concerts enregistrés en 1971 pour la mise en musique du Corticalart se révèle une aubaine. Même si, à la base, le CD a été créé à partir du vinyle de l'époque, on entend les craquements du disque caractéristique.
Pour combler partiellement cette curiosité, je mets en ligne quelques très courts extraits.
Le premier consiste dans le final de Levitation où Pierre Henry joue autour d'une boucle avec un son puissant, agressif, acide.
Là aussi, Pierre Henry met en jeu les possibilités du Corticalart qui permet de jouer sur la matière sonore avec sept générateurs avec Pénétration
Ici l'extrait de
extrait Cortisouk
avec cette modulation qui n'est pas sans rappeler les musiques Arabes, y compris dans le nom. Dans la même lignée, il y a Voyage; travail ici autour d'une boucle, avec un son qui prend appui dans la puissance offerte par ses sept générateurs sonores.
Fantasia joue sur les hauteurs, les descentes de fréquences.
Electro-Genèse a un climat très différent, aves des effets de vague de filtre, de très belles modulations.
Bien entendu, ce ne sont que de courts extraits mais j'espère qu'ils vous auront donné la possibilité de comprendre un peu mieux ce que le Corticalart pouvait faire musicalement.

lundi, juin 05, 2006

Mise en musique du corticalart par Pierre Henry


J'ai reçu il y a quelques jours les deux CD réalisés à partir des disques produits par Philips autour de deux concerts de Pierre Henry avec le Corticalart de Roger Lafosse et qui avait été signalé par Electroscopie dans son blog, avec un rappel du "papier" de Sonhors ainsi que la rubrique de Wikipedia. Un crash sérieux de l'ordinateur m'a coupé d'internet durant quasimment une bonne quinzaine de jours, d'où ce retard au niveau du commentaire auquel je tenais particulièrement.


Le premier CD, "mise en musique du corticalart de Roger Lafosse" a été réalisé à partir du disque du même nom paru dans la fameuse collection "mythique" aux pochettes argentées de "prospectives 21e siècle". C'est Maurice Fleuret qui signe les notes de ce disque. Maurice Fleuret, rappelons-le, a été critique au Nouvel Observateur où il a toujours défendu la création musicale contemporaine, directeur du festival de Lille avant de terminer sa carrière comme étant directeur de la musique au ministère des affaires Culturelles dès 1981.
Le vinyle, enregistré au Musée d'Art Moderne de Paris en février 1971, proposait sur sa face 1 quatre titres : Lévitation, Pénétration, Cortisouk et Electro-Genèse. Sur la deuxième face, on pouvait écouter Voyage, Sauts, Hellzapop, Limonaire et Fantasia.
Dès la première écoute, on est frappé par la brutalité de la musique sur les trois premiers titres. C'est de l'électronique pure et dure, sauvage en diable. Dans le bon sens du terme, bien entendu.
Electro-Genèse est différent, avec des sonorités quasi irréelles, avec la modulation des oscillateurs, des effets de filtres, qui se traduisent par des vagues sonores, tandis que des rythmes alternent en contrepoint, se répètent. En regard des premiers thèmes, celui-ci est presque merveilleux, dans le sens beauté du terme. Une très belle improvisation.
Dans la seconde face du disque, on retrouve cette violence musicale, avec des ostinatos, des feulements d'oscillateurs. Il y a aussi un petit détour sur d’autres horizons, une plongée vers les musiques extra européennes, lancinantes, dont le rythme répétitif s’impose dans les neurones de l’auditeur. Une boucle traitée, triturée dans ses sonorités. C'est superbe.
Je ne connais pas la réalité scientifique du principe développé autour du corticalart de Roger lafosse. En revanche, cette musique dont les bases devaient sortir du cerveau, à partir d'électrodes, est l’occasion pour Pierre Henry de pouvoir se dégager des contraintes normatives du jeu en public. Pierre Henry peut tout essayer, se lâcher, tester, agresser, il a l'alibi du corticalart. Et c’est tant mieux car c’est de l’électronique puissante, et c’est un vrai bonheur.

Le second CD est tiré du disque "Cortical Art III". Il a été enregistré en public à l'abbaye Saint-Victor de Marseille le 5 septembre 1973.
Cortical III est plus accessible en apparence. Il ne se dévoile pas d’une traite, à la première écoute. Il me fait penser aux improvisations aux grandes orgues, à Jean Guillou. Est-ce le caractère du lieu, on pressent une introspection, Pierre Henry s’approprie le lieu. Les oscillateurs deviennent des jeux d’orgues, l’électronique conjugue le sacré dans une monodie qui ondule avant de devenir polyrythmie.
Jets de sons, de projections sonores, comme les rayons du soleil qui irradient un vitrail, créant sur la pierre un spectre qui se traduit en création musicale.
Cortical III est l’opposé de Corticalart, la sauvagerie fait place à la méditation, à l’épure sonore. Et plus on l’écoute, plus on découvre des subtilités.